Qu'est ce que la créativité?
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Qu'est ce que la créativité?

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Le terme "créativité" vient du latin « creare » = engendrer, créer. Cette «créativité» de l’Homme a pendant longtemps été assimilée presqu’exclusivement à «génialité» et à l‘aptitude de créer une réelle innovation. Aujourd'hui, la créativité est considérée parmi les principales qualifications dans la vie professionnelle. Ici, elle est d’une part perçue comme faisant partie de notre compétence à résoudre des tâches. En plus de la créativité, il y a la capacité humaine à analyser les problèmes, abstraire et à tirer des conclusions logiques. D'autre part, la créativité est comptée parmi les compétences d'autogestion auxquelles appartiennent entre autres également la motivation et l’autonomie.La notion de créativité signifie donc à la fois la maîtrise des méthodes et une attitude intérieure envers le Monde et en particulier une certaine originalité de pensée. En tant que trait de personnalité ou don, elle semble, du moins en partie, être innée, tout comme l'intelligence.
L’intelligence et la créativité sont généralement étroitement liées, c'est-à-dire que celui qui a un QI élevé, obtient la plupart du temps également un score élevé dans les tests de créativité. Des études récentes ont montré que des forces émotionnelles («intelligence émotionnelle») sont également importantes pour la créativité. Pour être créatif, on ne doit donc pas forcement être un génie, un artiste, un philosophe ou un inventeur, ni engendrer, mu par l'inspiration, une idée révolutionnaire après l’autre, mais avoir de l'imagination.

Albert Einstein
Albert Einstein

"L'imagination est plus importante que la raison,car la connaissance est limitée (alors que l’imagination est infinie) "(Albert Einstein)

Grâce à l'imagination, nous pouvons dépasser les limites de nos connaissances factuelles. C’est ainsi que les mondes imaginaires de la science-fiction repose toujours uniquement sur ce qui existe déjà et sur ce que nous savons. Mais en concluant du connu ce qui pourrait être si l'humanité évoluait dans une certaine direction, leurs auteurs nous montrent la nouveauté qui n’existe pas (encore). Ils élargissent notre réflexion à de nouvelles imaginations.

Qu’en est-il cependant dans la vie quotidienne, où il ne s'agit pas d'une utopie mais de problèmes concrets?

Pour de simples tâches il est parfois dit qu’ « il suffit d’additionner A et B ». Prenons le fameux problème «du singe et de la banane". Un singe est dans une pièce dans laquelle se trouve une caisse dans le coin (A). Au dessus du singe pendouille, accroché au plafond, un régime de bananes que le singe ne peut cependant pas atteindre avec ses mains (B). La solution du problème consiste à ce que

le singe déplace la caisse sous le régime de banane, grimpe dessus et atteigne ainsi une hauteur suffisante pour pouvoir atteindre les bananes (A + B).

Pour nous, les humains, un problème facile à résoudre, grâce à notre compétence de la vie courante, à réfléchir de manière analytique, logique, planificatrice et en possibilités. Nous imaginons la façon dont la distance entre les objets change si leur arrangement spatial l’un par rapport à l’autre change.

Mais qu’en est-il lorsque l'information A provient de la biologie et l’information B de la science des matériaux?

Biomatériaux évolutifs :

Le groupe interdisciplinaire de Recherche «Biomatériaux évolutifs" à l'Institut Max Planck de Stuttgart pour la recherche sur les métaux s’occupe des mécanismes d’adhérence des insectes et des lézards. Pour le gecko mural ils ont découvert

« que les poils adhésifs sont d’autant plus fins que l’animal est lourd. Leur épaisseur est seulement d’un millième d’un cheveu humain. (...) La biologie ne peut à elle seule expliquer ce phénomène surprenant. La science des matériaux, quant à elle, explique ce qui semble être un paradoxe par la théorie du contact de la mécanique, qui fournit en fait des informations sur le comportement des déformations, par exemple, des roues de chemin de fer. Si l’on transpose les constats de cette théorie aux observations faites dans le monde animal, cela conduit à la conclusion que l’adhérence du poil doit être d’autant plus grande que son diamètre est petit» Mayer-Grenu 2002

Donc, un enseignement de la science des matériaux est ici invoqué pour être transposé à un autre type de questionnement de la biologie afin de trouver une réponse. Cette réponse, à son tour, change non seulement les connaissances des biologistes sur la réalité, mais à l'inverse, permet également à la science des matériaux d'aboutir à de nouvelles idées issues de la biologie:

Si l’on veut obtenir une grande adhérence, cela ne devrait à l’avenir plus être fait par une grande surface de contact mais par des millions de minuscules points d'adhérence (...) Il s’agit pour le moment encore de recherche fondamentale, mais dès que les enseignements seront mis en œuvre dans les matériaux de demain, il en résultera des domaines d'application pour l'industrie. Des micro-bras telles qu’utilisés dans la production de puces, peuvent être optimisés de sorte que les processeurs hautement sensibles ne puissent plus glisser sur le tapis roulant. Et le velcro de l'avenir pourra peut-être finalement être ouvert sans trop de jacassement " Mayer-Grenu 2002

Pour arriver à ces nouvelles idées de produits, le groupe de recherche devait regarder au-delà du bout du nez de chaque chercheur (biologie, zoologie, botanique et science des matériaux) - il devait se transmettre mutuellement les informations.

Cette capacité de transmission - la capacité de transférer des informations du contexte duquel elles proviennent à d'autres questions - est la clé de la créativité.

!! Important

Il est essentiel pour la créativité d’établir de nouveaux liens ou des liens alternatifs entre les composants de connaissances jusqu’ici non reliés. Cela implique souvent agir à l’encontre des règles et structures habituelles et réfléchir à partir de perspectives inhabituelles.

Lors d’un "blocage mental», l'un de ces deux principes n’est souvent pas respecté:

Nous nous déplaçons toujours dans les limites rigides du connu, ordonnons les faits, sans passer à un processus de libre " pensée transversale ".

Ou alors, la tête bourdonne d’idées les plus diverses sans qu'ils n’aient été assemblées - parce que nous n’avons pas suffisamment défini les paramètres dans le cadre desquels nous devons diriger notre imagination.

Les techniques de créativité partent précisément de ces deux causes de blocage mental.

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